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Statistiques de la Gendarmerie nationale : les chiffres macabres de l’année 2024

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L’année 2024 a particulièrement été marquée par l’ampleur des accidents routiers et autres drames de diverses formes dans les zones de compétences de la Gendarmerie nationale. Les données de l’année écoulée analysent la sécurité routière, l’émigration irrégulière, la criminalité, le trafic de drogues, ainsi que les découvertes tragiques ayant touché beaucoup d’individus. En présence du Général de Division Martin Faye, Haut commandant de la Gendarmerie nationale et directeur de la justice militaire, la cérémonie de restitution a été tenue ce mercredi à la Caserne Samba Diery Diallo de Colobane. Détails !

Commençons d’abord par la sécurité routière. Après que le colonel Issa Diack, chef du Centre de renseignement et des opérations de la Gendarmerie nationale, a dévoilé hier les données, au milieu de ses pairs. Et c’est pour dire que la sécurité routière constitue un fléau majeur au Sénégal avec des milliers d’accidents chaque année, causant des pertes humaines et économiques considérables. Face à cette crise, la Gendarmerie nationale a fait de 2024 une année clé pour renforcer le contrôle des routes. La stratégie mise en œuvre contribuera à atténuer le nombre d’accidents en 2024 et révèle par ailleurs l’impact positif des mesures de lutte contre les accidents routiers, comme l’interdiction des transports interurbains nocturnes.

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La Gendarmerie nationale a publié les statistiques annuelles de ses opérations à l’échelle nationale 

Même si en 2024, la Gendarmerie nationale sénégalaise a fait de la sécurité routière une priorité stratégique pour réduire les accidents routiers, le Colonel Issa Diack indique que cette approche repose sur le contrôle renforcé des routes, la sensibilisation et la sanction quand c’est nécessaire.

Le dispositif de contrôle a ainsi été étendu aux zones accidentogènes, avec des postes fixes et mobiles surveillant les infractions graves. Parallèlement, des campagnes de mobilisation ciblée notamment auprès des motocyclistes ont été intensifiées. Mais la crise reste persistante.

Dans le registre des nombres de victimes, on note 8 547 blessés par accident routier et 687 décès, soit un ratio d’accidentologie de  1,64 blessé par accident et 0,13 décès dans les mêmes circonstances en 2024

Une moyenne de 5 000 accidents par an, a été enregistrée, pour environ 700 décès, même si, en 2024, une baisse de 4,8 % des accidents a été relevée dans la zone de compétence de la Gendarmerie, passant de 5 477 en 2023 à 5 215 en 2024. Dans le registre des nombres de victimes, on note 8 547 blessés et 687 décès, soit un ratio d’accidentologie de  1,64 blessé par accident et 0,13 décès dans les mêmes circonstances.

Ainsi, les véhicules particuliers sont impliqués à hauteur de 2588 cas, soit 42,63 % des accidents, suivi par les véhicules à deux roues, 717 cas, avant les transports en commun. Les accidents se produisent majoritairement dans la journée, dira l’époux de la députée Anta Babacar Ngom, avec 73,22 % des cas. Cependant, les accidents nocturnes n’ont pas facilité la tâche aux gendarmes, avec 26,71 %, bien que moins nombreux, et sont souvent plus graves, en raison de la fatigue au volant, ou de la consommation d’alcool.

Sur le plan hebdomadaire, le Colonel Diack dira que 79, 86 % des accidents surviennent les jours ouvrables, avec 2 841 cas concentrés à Dakar, soit 54% du total, ce qui est le reflet des défis migratoires urbains. Dans les autres zones, 431 accidents sont enregistrés à Louga, 286 à Thiès, et Ziguinchor affiche également un taux élevé avec 311 accidents, même une amélioration est notée à Saint-Louis, avec 257 accidents.

Les accidents impliquant des motos ont augmenté de 3% par rapport à 2023, passant de 1784 cas à 1834 cas

Toutefois, selon la Gendarmerie nationale, l’interdiction des transports entre 23 heures et 05 heures du matin a réduit les accidents de plus de 35 %, avec une baisse du nombre de blessés à -40 % et de cas de décès à -30 %. Néanmoins, en 2024, les accidents impliquant des motos ont augmenté de 3% par rapport à 2023, passant de 1784 cas à 1834 cas. Les blessés connaissent une hausse également de +6% ainsi que le nombre de décès (+6%).

D’ailleurs, les contrôles massifs du trafic routier n’ont pas été simples, avec 1 970 537 véhicules contrôlés, contre 342 413 motos. Les régions les plus marquées sont Saint-Louis, suivi de Kaolack et Ziguinchor. De plus, 822 326 individus ont été soumis à des vérifications d’identité, particulièrement à Ziguinchor et Dakar, au cours de la même année écoulée. Résultats : 356 112 infractions relevées et 19 413 permis saisis à l’échelle nationale. Un volume particulièrement élevé à Saint-Louis avec 114 720 infractions et 7 954 permis retirés. Comme sanctions financières dissuasives, 972,3 millions FCFA d’amendes forfaitaires ont été appliquées contre les contrevenants.

Migration irrégulière : Même si le nombre de départ en 2024 demeure plus élevé en 2023, il n’en demeure pas moins que 56 tentatives de départ ont été déjouées ; 3 546 migrants ont dans les mêmes veines été interpellés (3 003 Sénégalais ; 543 étrangers) et 96 convoyeurs arrêtés ; 17 pirogues et 13 moteurs saisis ; 22 070 litres de carburant saisis

Pourtant, 2024 a été marqué par le choix de la Gendarmerie d’en faire une année où il fallait renforcer la prévention et le contrôle. C’est pourquoi d’ailleurs, elle a noté une baisse du nombre d’accidents grâce aux mesures adoptées. Comme la stratégie globale pour une sécurité routière renforcée, la réduction des accidents et de leurs conséquences, ainsi que la mise en œuvre des 23 mesures de sécurité routière de 2023 et l’usage des technologies à l’image des radars portatifs et digitalisation du paiement des amendes forfaitaires.

Cependant, on note une légère augmentation des convoyeurs interpellés, soit 96 en 2024 contre 93 en  2023 même si la diversité des migrants étrangers se manifeste par la présence notable de Pakistanasis et de Bangladais

Attaquons maintenant la migration irrégulière. Si l’ampleur de ce phénomène a été alimentée par les réseaux criminels de passeurs, la Gendarmerie nationale a déployé une stratégie coordonnée pour démanteler ces réseaux clandestins. Résultats : Même si le nombre de départ en 2024 demeure plus élevé en 2023, il n’en demeure pas moins que 56 tentatives de départ ont été déjouées. 3 546 migrants ont dans les mêmes veines été interpellés (3 003 Sénégalais ; 543 étrangers) et 96 convoyeurs arrêtés ; 17 pirogues et 13 moteurs saisis ; 22 070 litres de carburant saisis. Illustrant l’ampleur des moyens logistiques utilisés par les réseaux clandestins.

Toutefois, l’analyse comparative met en évidence un double phénomène : La hausse des interpellations de Sénégalais (+83 %) et une baisse de celles d’étrangers. La forte hausse des interpellations de Sénégalais nous revient à 3 003 contre 1.638 en 2023. Cette évolution s’explique, selon M. Diack, par un renforcement des dispositifs de surveillance, notamment sur le littoral entre Yenne, Joal, Mbour, mais également les contrôles d’identification au niveau des frontières. Cependant, on note une légère augmentation des convoyeurs interpellés, soit 96 en 2024 contre 93 en  2023. La diversité des migrants étrangers se manifeste par la présence notable de Pakistanasis et de Bangladais, ajoutera le Colonel-chef du Centre de renseignement et des opérations de la Gendarmerie nationale. Ce qui place le Sénégal comme pays de transit.

 La persistance des crimes traditionnels comme les vols de bétail, les agressions, les vols qualifiés ont pris l’ascenseur ; la preuve par la montée des infractions violentes et crimes transnationaux ; l’expansion du trafic de drogue

Et dans la rubrique destinée à l’évolution mensuelle, les périodes critiques restent les mois d’avril (9 cas) et septembre (14 cas). La baisse saisonnière, où aucune tentative n’a été en tout cas, signalée en janvier, février et mars, aux gendarmes. L’influence climatique et le renforcement des dispositifs sécuritaires, en sont les facteurs explicatifs.

Ainsi, en 2024, l’analyse spatiale démontre une forte concentration de crimes dans la région de Louga et Tambacounda, devenues des zones les plus criminogènes, avec respectivement 137 crimes contre 100 cas dans le Sénégal oriental

Au cours de la même de revue, 2024, la criminalité en zone de compétence de la Gendarmerie nationale a connu des évolutions notables marquées par la persistance des infractions criminelles. Face à ces défis, la Gendarmerie a renforcé ses dispositifs opérationnels et renseignements pour adapter sa réponse aux nouvelles menaces sécuritaires. Mais les dynamiques criminelles ont connu une transformation significative l’année dernière. De ce fait, 5 887 infractions sont enregistrées dont 844 crimes et 5 043 délits. La persistance des crimes traditionnels comme les vols de bétail, les agressions, les vols qualifiés ont pris l’ascenseur. La preuve par la montée des infractions violentes et crimes transnationaux ; l’expansion du trafic de drogue, nécessitant une adaptation stratégique et de renforcement des dispositifs de lutte pour faire face aux nouvelles menaces.

Ainsi, en 2024, l’analyse spatiale démontre une forte concentration dans la région de Louga et Tambacounda, devenues des zones les plus criminogènes, avec respectivement 137 crimes contre 100 cas dans le Sénégal oriental. Les zones les moins touchées sont Kaffrine (12) crimes et Kédougou (19 crimes). Mais des zones densément peuplées comme Dakar (77 cas) affichent un indice de criminalité plus ou moins élevé, influencées par la forte population et les activités économiques.

Comme tendances temporelles, les pics sont notés en avril et mai où la Gendarmerie nationale enregistre une activité criminelle plus accrue. Mais une baisse est notée en décembre, en raison de l’effet des mesures de sécurité renforcées au cours de cette période.

 Parmi les plus remarquables, on compte le viol (47 cas), suivi de meurtres (36 cas) et vols qualifiés (132 cas). Le vol de bétails reste un fléau majeur, avec 431 cas enregistrés

Cependant, les crimes majeurs enregistrés par la Gendarmerie concernent principalement les violences graves et les atteintes aux personnes et aux biens. Parmi les plus remarquables, on compte le viol (47 cas), suivi de meurtres (36 cas) et vols qualifiés (132 cas). Le vol de bétails reste un fléau majeur, avec 431 cas enregistrés. À l’issue de ses opérations, 1144 individus ont été déférés dont 1126 hommes et 18 femmes, la majorité étant des adultes avec 947 cas contre 197 mineurs, a détaillé le Colonel Diack.

Le vol de bétails, renchérit-il, représente 51 % des crimes en 2024 ; ce qui montre un défi majeur pour l’élevage. Car 431 cas ont été recensés avec 2841 bêtes volées contre 18 % seulement retrouvées. Un taux assez élevé, selon lui. Louga caracole en tête, étant la région la plus touchée et où 608 individus ont été arrêtés même si l’abattage clandestin rapide complique les efforts des ces Forces de l’ordre. Si le phénomène prend de l’ampleur à Louga, Matam, et Saint-Louis, il diminue à Ziguinchor et à Dakar.

Sur le trafic de drogue en 2024,  5 396 kg de chanvre indien ont été saisis, soit 92 % des saisis totales. Les principales zones sont Dakar (3272 kg), Thiès (741 kg), Ziguinchor (883 kg) ; non sans compter la cocaïne, 318 kg, fortement concentrée à Thiès (310 kg) et Dakar, et la drogue dite de synthèse, comme le Tramaking, 1284 comprimés et  Tramadol, pour 722 comprimés

Dans ses mesures, la Gendarmerie a observé une réforme structurelle et opérationnelle pour une réponse plus efficace. Ainsi, des patrouilles intensifiées et l’exploitation des données numériques ; le déploiement des unités mobiles (ESI) pour des interventions rapides et ciblées ; les opérations de sécurisation dans les zones criminogènes et corridors de trafic ; la lutte antidrogue renforcée par l’action du GLAD et coordination inter unités accrue sont les activités menées la Gendarmerie pour endiguer les phénomènes.

Sur le trafic de drogue en 2024,  5 396 kg de chanvre indien ont été saisis, soit 92 % des saisis totales. Les principales zones sont Dakar (3272 kg), Thiès (741 kg), Ziguinchor (883 kg). Pour la cocaïne, 318 kg, fortement concentrée à Thiès (310 kg) et Dakar, ont été saisies. Quant aux drogues de synthèse, comme le Tramaking, 1284 comprimés et  Tramadol, pour 722 comprimés, sont saisis, dans les principales zones de Kédougou et Tambacounda, points de transit transfrontalier.

Les personnes arrêtées sont majoritairement des hommes, et principalement des Sénégalais avec une présence étrangère notable dans la drogue dure. Les consommateurs sont en revanche des jeunes dans les moyennes de 30 ans, utilisant principalement le chanvre indien.

Pour couronner le tout,  la Gendarmerie a enregistré 722 événements macabres, parmi lesquels on compte les chutes mortelles, les cas de noyade, de suicide, des éboulements et de découvertes de corps sans vie

Avec les événements tragiques, la Gendarmerie nationale n’a pas également chômé en 2024. Elle a enregistré 722 événements macabres parmi lesquels, on compte les chutes mortelles, les cas de noyade, de suicide, des éboulements et de découvertes de corps sans vie. Ces tragédies humaines ont été exacerbées par des facteurs environnementaux parfois incontrôlables, selon le Colonel Diack. Ainsi, une forte concentration des victimes est notée notée à Kédougou avec 131 victimes (56 décès par éboulement, 51 corps sans vie retrouvés) ; et à Tambacounda, avec 87 victimes (44 corps sans vie, 11 suicides).

D’autres zones sont aussi touchées. C’est le cas de  Dakar, avec 20 découvertes de corps sans vie ; et  Saint-Louis, 32 corps sans vie retrouvés contre 13 cas de noyades.

Les hommes adultes sont les plus touchés, avec 126 victimes d’éboulement à Kédougou et 37 décès par noyade à Matam et Saint-Louis. Les femmes représentent 66 %, notamment avec 18 cas de suicide et découverte de corps sans vie. Les femmes ne sont pas épargnées, avec 66 victimes (18 suicides, 33 découvertes de corps sans vie). De même que les mineurs, avec 55 victimes (21 noyades à Saint-Louis, 12 à Matam, 3 infanticides).

Pourtant, la Gendarmerie a adopté une approche globale à travers la prévention, la régulation et l’assistance aux personnes en danger. Ainsi que la sensibilisation ciblée dans les zones minières, contre les risques d’éboulements ; et chez les communautés côtières, contre les dangers de la baignade. Non sans renforcer la surveillance dans les zones d’orpaillage et d’exploitations ainsi que la collaboration avec les structures de santé mentale.

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