Après des mois de bras de fer juridique, la Cour suprême a validé le recours déposé par la journaliste Aïssatou Diop Fall contre la décision de fermeture de plusieurs organes de presse. Un verdict qui relance le débat sur la liberté de la presse au Sénégal.
La Cour suprême du Sénégal a tranché. Dans une décision rendue publique ce lundi, l’institution a validé le recours introduit par la journaliste Aïssatou Diop Fall, dénonçant la fermeture jugée arbitraire de plusieurs médias intervenus dans un contexte tendu marqué par des troubles sociopolitiques. La journaliste, figure emblématique du paysage médiatique sénégalais, avait saisi la haute juridiction suite à la suspension de plusieurs organes de presse, dont certains où elle exerce, pour « atteinte à la sécurité publique » selon les autorités. Une décision qui avait soulevé une vive indignation dans les milieux journalistiques et auprès des défenseurs des droits humains.
Dans son arrêt, la Cour suprême a estimé que les mesures de fermeture « ne reposaient pas sur des fondements juridiques suffisamment solides » et constituaient une entrave grave à la liberté d’informer. Elle a ainsi ordonné la levée immédiate des sanctions prises à l’encontre des médias concernés. Cette décision est saluée comme une victoire historique par de nombreux professionnels du secteur. « C’est un signal fort envoyé à tous ceux qui tentent de museler la presse. La liberté d’expression n’est pas négociable », a déclaré Aïssatou Diop Fall à la sortie de l’audience. Cependant, du côté du gouvernement, le silence reste de mise. Aucun communiqué officiel n’a encore été publié, laissant planer le doute sur la suite administrative de la décision.
Ce verdict relance la réflexion sur les rapports entre pouvoir politique et médias au Sénégal, dans un contexte où la confiance entre les deux parties semble de plus en plus fragilisée. Pour beaucoup, cette affaire marque un tournant et pourrait inciter à une réforme plus rigoureuse des mécanismes de régulation des médias dans le respect des principes démocratiques.
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