Brigade des affaires criminelles : Les détails de l’enquête qui enfoncent Ismaïla Madior Fall

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La tentative de traduction de l’ancien ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, devant la Haute Cour de justice prend racine dans une affaire foncière liée à l’assiette du Tribunal 59 de Pikine-Guédiawaye. Selon les informations rapportées par L’Observateur, la société Technologie Consulting Service (TCS), dirigée par Cheikh Guèye, accuse l’ancien ministre de lui avoir demandé la somme de 250 millions de FCFA en échange de contrats publics.

Les faits reprochés à Ismaïla Madior Fall sont détaillés dans l’enquête qui se base sur un protocole signé entre lui et Cheikh Guèye pour la réalisation d’un Centre de Surveillance Électronique sur une parcelle de 2 075 m² sur le site du Tribunal. En échange, Cheikh Guèye devait recevoir 9 598 m² de terrain. Toutefois, des tensions sont survenues lorsque le promoteur a affirmé avoir remis un acompte de 50 millions de FCFA à Ismaïla Madior Fall, mais s’est heurté à des retards dans l’octroi des baux, ce qui a conduit à un refus de verser la somme restante de 200 millions de FCFA. En conséquence, Fall lui aurait restitué l’acompte.

L’Enquête Révèle des Transactions Illégales
L’enquête menée par la Division des Investigations Criminelles (DIC) sous la direction de El Hadj Baidy Sène met en lumière une série de faux documents utilisés et révèle des faits d’association de malfaiteurs, d’escroquerie foncière et de blanchiment de capitaux. L’affaire s’est intensifiée lorsque Cheikh Guèye a tenté de hypothéquer son bail pour obtenir un prêt de 2 milliards de FCFA auprès de la banque LBA, mais la demande a été refusée en raison du manque de documents probants.

Un autre aspect de l’enquête concerne le décret n°2020-1281 du 8 juin 2020, qui a affecté à l’ONAS une assiette foncière de 2 hectares 85 ares 14 centiares pour la construction du Palais de justice de Pikine-Guédiawaye. L’affaire a pris un tournant avec le retrait du protocole signé le 16 mai 2023, avant que la Commission de Contrôle des Opérations Domaniales (CCOD) ne demande sa résiliation. Cependant, il n’a pas été annulé par une notification officielle, mais par un décret présidentiel signé par Bassirou Diomaye Faye, ce qui a ajouté une couche de complexité juridique à l’affaire.

Les investigations continuent et la DIC met en lumière de nouveaux éléments potentiellement compromettants pour les personnes impliquées, avec des documents falsifiés utilisés pour faciliter l’obtention de contrats et la manipulation des baux. Cette affaire, qui mêle politique, corruption et détournement foncier, pourrait bien avoir des ramifications plus profondes, avec la mise au jour d’autres connexions illégales dans les prochaines semaines.

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