Lors de son discours à la veille du 65e anniversaire de l’indépendance du Sénégal, le président Bassirou Diomaye Faye a tracé les grandes lignes de son ambition économique et financière pour le pays. Face à une situation budgétaire complexe, il a insisté sur la nécessité de réformes structurelles pour restaurer la viabilité des finances publiques.
“Le devoir de vérité constitue le socle de la rupture systémique que nous avons engagée avec détermination et responsabilité”, a affirmé le chef de l’État. Conscient des défis, il a annoncé des mesures visant à rationaliser les dépenses publiques et à optimiser la gestion de la dette.
Ainsi, le gouvernement s’est engagé dans “un vaste chantier de réformes” destiné à assainir les finances locales, à renforcer la transparence budgétaire et à établir une discipline budgétaire stricte. “Dans ce contexte marqué par la rareté des ressources, seule la discipline budgétaire, qui n’est pas négociable, nous permet d’engager avec confiance le redressement indispensable de nos comptes publics.”
Apurement des arriérés et soutien aux secteurs clés
L’une des mesures phares concerne l’apurement des dettes contractées par l’État. Dans le secteur agricole, “des paiements de 80 milliards de francs CFA ont été réalisés sur les 113 milliards dus aux opérateurs de semences et matériels agricoles”.
Le secteur des infrastructures n’est pas en reste. “Dans le secteur des BTP, des paiements sur arriérés de 62,08 milliards ont été effectués et un montant de 66,7 milliards est prévu dans la LFI 2025”, a précisé le président Faye.
Le volet social est également pris en compte. “L’apurement des rappels a atteint 19,53 milliards de FCFA à la fin du mois de mars 2025, bénéficiant à 9.479 enseignants”, a-t-il indiqué, tout en annonçant la mise en solde de 1.198 enseignants contractuels.
Le président a également mis en avant le soutien aux femmes et aux jeunes entrepreneurs à travers le programme PAVIE de la DER, qui bénéficiera d’une dotation de 107 milliards de FCFA.
“Un vaste programme innovant de 3.000 fermes intégrées sur une superficie de 15.000 hectares, associant agriculture et élevage, sera lancé dans les prochains jours”, a-t-il annoncé, insistant sur la nécessité de créer des opportunités d’emploi et de production locale.
Vers une meilleure gestion des ressources stratégiques
L’exploitation des ressources naturelles est un axe central de la stratégie gouvernementale. “Nous veillerons à ce que ces ressources stratégiques soient exploitées dans la transparence et le respect absolu de l’environnement, pour le bénéfice du peuple sénégalais.”
Il a également souligné l’importance des renégociations de contrats, affirmant que “les résultats obtenus à ce stade sont plus que satisfaisants et seront communiqués à temps opportun au peuple sénégalais”.
Sur le plan des infrastructures, le président a annoncé la poursuite de “la phase 2 des forages ruraux et le lancement des études de faisabilité du ‘Grand Transfert d’Eau’”. Ce projet vise à améliorer l’approvisionnement en eau potable de près de 15 millions de Sénégalais.
Parallèlement, “les projets d’électrification rurale sont accélérés avec la renégociation de contrats permettant l’électrification de 2.740 localités supplémentaires”.
Reformes foncières et transparence dans la gestion des terres
Le foncier est un autre chantier prioritaire. “La gestion du patrimoine foncier se fait avec rigueur, transparence et responsabilité, mettant ainsi progressivement un terme aux pratiques de bradage des terres”. Une relance des concertations sur la réforme foncière est ainsi prévue.
Face à l’état des finances publiques, le président a appelé à un effort collectif : “Nous devons compter d’abord sur nous-mêmes pour redresser la situation.” Il a exhorté les Sénégalais à “faire preuve de résilience, de solidarité active et d’engagement patriotique”.
Dans un contexte économique tendu, Bassirou Diomaye Faye veut placer son mandat sous le signe de la responsabilité et du redressement, avec l’ambition de “bâtir un Sénégal juste et prospère”.
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