Une idée bien précise. Après plus de trois ans de guerre, le président russe Vladimir Poutine a ouvert la voie ce vendredi 28 mars à une intervention de l’ONU en Ukraine. Il a ainsi évoqué l’idée d’une « administration transitoire » pour l’Ukraine, sous l’égide de l’ONU. Mais derrière cette proposition réside une intention claire : pousser Volodymyr Zelensky vers la sortie, en organisant une nouvelle élection présidentielle.
« On pourrait bien sûr discuter avec les États-Unis, même avec les pays européens, et bien évidemment avec nos partenaires et amis, sous l’égide de l’ONU, une possibilité de mettre en place en Ukraine une administration transitoire », a déclaré Vladimir Poutine lors d’une rencontre avec des marins russes, tard dans la nuit, à Mourmansk.
Cette administration servirait à « organiser une élection présidentielle démocratique qui se solderait par l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement compétent et qui aurait la confiance du peuple », a expliqué le président russe. Ce nouveau gouvernement pourrait alors entamer des négociations pour un accord de paix et « signer des documents légitimes », a poursuivi Vladimir Poutine.
La Russie a affirmé à plusieurs reprises ne pas considérer Volodymyr Zelensky, dont le mandat a officiellement expiré en mai 2024, comme président légitime d’Ukraine.
« Dans le cadre des activités de maintien de la paix de l’ONU, on a déjà recouru plusieurs fois ce qu’on appelle une administration transitoire », a fait valoir le maître du Kremlin, en rappelant notamment le cas de Timor oriental en 1999.
Cette déclaration intervient alors que les alliés européens de l’Ukraine réunis jeudi à Paris ont discuté des « garanties » de sécurité pour Kiev. Le Royaume-Uni et la France ont avancé le projet de déploiement futur d’une « force de réassurance » dans le pays qui fait à un assaut russe depuis plus de trois ans.
Une mission franco-britannique doit se rendre « dans les prochains jours en Ukraine », a annoncé Emmanuel Macron, pour préparer notamment « ce que sera le format de l’armée ukrainienne », qui reste, a-t-il souligné, « la principale garantie de sécurité » du pays.
Dans le même temps, Washington, qui veut obtenir à tout prix un cessez-le-feu en Ukraine, a effectué un rapprochement spectaculaire avec Moscou ces dernières semaines.
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