CANADA – Il a été désigné pour affronter Donald Trump et ses attaques. Le parti au pouvoir au Canada a élu ce dimanche 9 mars Mark Carney comme nouveau chef et futur Premier ministre du pays en remplacement de Justin Trudeau, à quelques mois des élections générales et au moment où le pays fait face à des tensions historiquement élevées avec son puissant voisin, les États-Unis. Des relations tendues qui ont été au cœur des discours de passation des deux Canadiens.
Avant même l’annonce officielle des résultats, Justin Trudeau a fait ses adieux à ses partisans, dans une prise de parole ponctuée de mises en garde.
« Les Canadiens sont confrontés à un défi existentiel et économique de la part de leur voisin », a-t-il lancé à la foule réunie à Ottawa, pour la proclamation dans la soirée du nouveau chef du parti libéral. Puis il a alerté : « la liberté n’est pas un acquis, même le Canada n’est pas un acquis ».
Les Américains « veulent nos ressources, notre eau, notre terre »
Sur le même ton, les premiers mots du futur Premier ministre du pays après sa victoire, avec 89,5 % des voix des militants du Parti libéral, étaient empreints de craintes. « Les Américains veulent notre pays. Ils veulent nos ressources, notre eau, notre terre, notre pays », a prévenu dimanche Mark Carney, avant de marteler : « Nous ne pouvons pas laisser Trump gagner ». Il a également estimé que le Canada devait « bâtir une nouvelle économie et créer de nouvelles relations commerciales ».
Le président américain a lancé une guerre commerciale en imposant des droits de douane sur des produits canadiens et ne cesse de dire qu’il souhaite que le Canada devienne le « 51e État américain ». Des attaques qui exaspèrent les Canadiens dont beaucoup renoncent à leur voyage au sud de la frontière et boycottent les produits américains.
Selon un sondage de l’institut Angus Reid publié mercredi, Mark Carney était le choix préféré des Canadiens pour affronter Donald Trump, avec 43 % des personnes interrogées qui le plébiscitent contre 34 % pour le chef de file des conservateurs, Pierre Poilievre. C’est d’ailleurs en partie « grâce » aux menaces du président américain que le Parti libéral à nouveau le vent en poupe et peut espérer gagner les élections fédérales cette année.
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