Le collectif Frapp voulait se rassembler devant l’ambassade du Rwanda pour dénoncer les génocides et le pillage des ressources en RDC, mais la préfecture de Dakar en a décidé autrement. Mercredi soir, la gendarmerie a informé les organisateurs que leur manifestation était interdite, une décision qui a immédiatement suscité indignation et frustration. Face à ce qu’ils considèrent comme une atteinte aux libertés fondamentales, les militants ont choisi une autre forme de contestation : l’art. Au rond-point Sipres, des graffitis engagés fleurissent, porteurs d’un message fort : “Free Congo Goma”.
Cette interdiction s’inscrit dans une série de décisions similaires, notamment celle qui avait visé une manifestation en soutien à la Palestine. Pour de nombreux observateurs, ces restrictions traduisent une volonté des autorités de limiter les mobilisations populaires sur des sujets internationaux sensibles. Ousmane Wade et Souleymane Guèye, figures de Frapp, dénoncent un manque de dialogue et une administration qu’ils estiment coupée des préoccupations citoyennes. « Nous n’avons reçu aucune notification officielle, juste un appel des gendarmes », affirment-ils, considérant cette décision comme une entrave à la liberté d’expression.
Face à cette interdiction, le collectif Frapp a décidé de transformer sa contestation en une initiative artistique. Ce jeudi, au rond-point Sipres, des membres du groupe RBF ont investi l’espace public avec des graffitis en soutien au peuple congolais, inscrivant notamment “Free Congo Goma” sur les murs de Dakar. Un mode d’action qui dépasse les frontières, puisque des initiatives similaires ont lieu au Congo et au Bénin.
Ce changement de stratégie illustre la capacité des mouvements citoyens à contourner la répression et à s’adapter aux restrictions imposées par les autorités. Pour Frapp, la mobilisation ne se limite pas à une manifestation physique : elle trouve d’autres formes d’expression, affirmant ainsi que la solidarité et l’engagement ne peuvent être réduits au silence par une interdiction administrative.
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