INTERNATIONAL – La guerre commerciale lancée par Donald Trump en Amérique pourrait-elle s’étendre en Europe ? C’est ce qui est en train de se dessiner. Le président américain a assuré dimanche 2 février que les produits européens seront « très bientôt » à leur tour visés par des droits de douane, après ceux qu’il a imposés sur les produits provenant du Canada, du Mexique et de la Chine.
« Ils profitent réellement de nous vous savez, on a un déficit de 300 milliards de dollars. Ils ne prennent ni nos voitures ni nos produits agricoles, quasiment rien et nous prenons tous, des millions de voitures, des niveaux énormes de produits agricoles », a-t-il expliqué face à des journalistes. « Je n’ai pas de calendrier mais c’est pour très bientôt », a-t-il prévenu.
En amont, l’Union européenne avait assuré dimanche qu’elle riposterait « fermement » si Donald Trump venait à déclencher des droits de douane.
Selon le ministre français de l’industrie Marc Ferracci qui anticipait dimanche sur franceinfo, « la réponse, pour être efficace, doit porter sur les produits qui sont importants pour votre interlocuteur et pour le pays avec lequel vous négociez ». Et « il faut que ce soit comme on dit « mordant », ça veut dire que ça ait des impacts sur l’économie américaine, pour avoir une menace crédible dans la négociation ».
Par ailleurs, Donald Trump a aussi annoncé qu’il allait discuter ce lundi 3 février avec le Premier ministre canadien démissionnaire Justin Trudeau ainsi qu’avec le gouvernement mexicain, après avoir imposé 25 % de droits de douane sur les produits en provenance des deux pays.
« Je ne m’attends à rien de grave. Nous avons mis des droits de douane car ils nous doivent beaucoup d’argent, je suis certain qu’ils paieront », a déclaré le président républicain à la presse avant de quitter sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride.
Le Canada un peu plus menacé, le Mexique en attente
Il a continué de s’en prendre plus particulièrement au Canada, expliquant que le pays « n’autorise pas nos banques, si vous y pensez c’est incroyable. Ils sont durs sur le pétrole et l’énergie. Ils n’autorisent pas nos produits agricoles ». « Globalement, il y a beaucoup de choses qu’ils n’autorisent pas. Et nous autorisons tout à entrer chez nous, c’est à sens unique. Nous subventionnons le Canada à hauteur de 200 milliards de dollars par an et qu’est-ce qu’on a en échange ? », a-t-il interrogé.
Il a également estimé que, face aux représailles annoncées par Justin Trudeau, il pourrait envisager d’ajouter des droits de douane supplémentaires sur les produits canadiens.
Après que la Maison Blanche a accusé samedi le gouvernement mexicain d’« alliance » avec les narcotrafiquants, Donald Trump s’est montré plus conciliant avec le voisin du sud, assurant avoir « de bonnes discussions avec eux ». Les droits de douane imposés à ce pays n’en sont pas moins « d’une certaine manière des représailles. Des millions de personnes entrent dans notre pays depuis le Mexique et le Canada et nous n’autoriserons plus cela », a-t-il martelé.
La présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, a elle déclaré attendre la réponse de Donald Trump à sa proposition de dialogue, après sa décision de taxer à 25 % les exportations mexicaines. « Je vous propose que nous attendions la réponse du président Trump à notre proposition », a-t-elle déclaré dans « un message au peuple mexicain » sur les réseaux sociaux.
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