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« L’Algérie peut regarder le reste du monde se développer »

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« Abdelmadjid Tebboune est réélu » avec un score pharaonique, un chiffre à la soviétique : 94,65 %. Rendez-vous compte, même Bouteflika n’avait jamais été crédité d’un résultat pareil malgré quatre élections. Les résultats sont étranges : 24 millions d’inscrits, une participation annoncée de 48 %, ce qui représente près de 11 millions de voix, dont 5 millions pour Tebboune. Cela signifierait qu’il y a 5,6 millions de bulletins blancs et donc que le « blanc » l’aurait emporté. La question reste posée en attendant les nouveaux chiffres sur la participation promis par l’autorité électorale (Anie). L’ancien ambassadeur de France en Algérie Xavier Driencourt en décrypte les enjeux.

Vous avez été le témoin de quatre élections lors de vos deux postes d’ambassadeur. Cette élection est-elle différente ?

Il y a deux conditions à une élection algérienne. Pour être élu, il faut avoir été choisi par l’armée – c’est le cas depuis Boumédiène – et il faut offrir un vernis démocratique au scrutin afin de ne pas être critiqué en interne et pas rappelé à l’ordre par des démocraties occidentales, voire l’UE. Le paramètre le plus important est celui de la participation, il doit être acceptable. Mais cette année, au vu des résultats officiels dans certaines wilayas (4,36 % à Tizi Ouzou, 3,75 % à Béjaïa), une participation quasi nulle en Kabylie, je pense qu’on se situe à 15-20 % au niveau national.

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