(Agence Ecofin) – Une semaine après avoir été investi candidat du parti à l’élection présidentielle, Tidjane Thiam a été radié de la liste électorale pour des raisons liées à sa nationalité.
Tidjane Thiam (photo) a annoncé sa démission de la présidence du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement Démocratique Africain (PDCI-RDA) dans la nuit du dimanche 11 au lundi 12 mai 2025. Dans une vidéo diffusée sur ses réseaux sociaux, l’ancien patron de Credit Suisse explique que cette décision fait suite à un « harcèlement judiciaire ».
« Depuis plusieurs mois, le PDCI-RDA et moi-même faisons l’objet d’un harcèlement judiciaire, inique et insidieux. Ce harcèlement, orchestré dans l’ombre mais porté à visage découvert par des individus manipulés, avec pour seul objectif : nous écarter de la vie publique et politique », a-t-il déclaré.
Officiellement désigné candidat du PDCI il y a quelques semaines, M. Thiam a été radié de la liste électorale en raison de controverses liées à sa nationalité. Une exclusion qui le rend inéligible pour l’élection présidentielle prévue en octobre prochain.
Malgré ce revers, il affirme ne pas renoncer à ses engagements politiques, ni à sa volonté de conduire le PDCI vers la victoire. Toutefois, il estime que les attaques récurrentes à son encontre ne lui permettent plus d’exercer sereinement ses fonctions à la tête du parti.
En réaction, un bureau politique d’urgence a été convoqué ce lundi 12 mai à Abidjan. Conformément aux statuts du parti, l’intérim est désormais assuré par Ernest N’Koumo Mobio, doyen des vice-présidents. Dans la foulée, une décision signée le lundi 11 mai officialise la nomination de Tidjane Thiam au poste de président délégué du PDCI-RDA. Il aura pour mission d’assister le président par intérim dans la gestion du parti jusqu’à l’élection d’un nouveau dirigeant.
Cette transition inattendue place le PDCI à un tournant. Pour certains cadres, il s’agit d’une stratégie visant à protéger le parti d’un acharnement institutionnel. D’autres redoutent une crise de leadership à quelques mois d’un scrutin décisif. La démission de Thiam ouvre ainsi une nouvelle phase d’incertitudes pour une formation politique déjà affaiblie par des dissensions internes depuis la disparition de son ancien leader, Henri Konan Bédié.
A cinq mois de l’élection présidentielle, ce départ accentue les incertitudes d’un paysage politique ivoirien en pleine recomposition. Reste à savoir s’il s’agit d’un repli tactique ou d’un véritable tournant dans la trajectoire politique de Tidjane Thiam, dont les ambitions présidentielles semblent toujours intactes.
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