Avec Trump, l’Amérique est au bord du burn-out : le cri d’alarme de l’ancien stratège de Bush

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L’ancien stratège politique de George W. Bush, Karl Rove, analyse pour le Wall Street Journal les 100 premiers jours de la présidence Trump. Attention, prévient-il, « L’Amérique est épuisée par Trump » !

Donald Trump est revenu à la Maison-Blanche depuis moins de 100 jours, mais « de nombreux Américains sont déjà épuisés », juge l’ancien stratège politique de George W. Bush, Karl Rove. Dans une tribune publiée au Wall Street Journal, celui qui a également été secrétaire général adjoint de la Maison-Blanche (2001-2006) alerte sur les dérives, notamment médiatiques, du président des États-Unis. À trop vouloir communiquer, choquer ou surprendre, l’Amérique est au bord du burn-out.

Depuis son retour, Trump a lancé des projets et des toquades tous azimuts : les droits de douane, évidemment, l’obsession du Panama et du Groenland, la question ukrainienne… Un flot incessant d’événements qui fatiguent les Américains selon Rove. « Les électeurs ont clairement exprimé ce qu’ils recherchaient lors de l’élection de 2024. Ils voulaient une baisse des prix et une relance de l’économie. La frontière sud devait être fermée, notre armée renforcée et un dirigeant fort installé dans le Bureau ovale, écrit-il. Nous obtenons une partie de cela, en particulier en ce qui concerne la frontière. D’autres choses, comme la reconstruction de l’armée, semblent être en cours. Mais sur la question clé de l’économie, les Américains ne sont pas satisfaits […] et chaque semaine, la Maison Blanche soutient un nouveau problème qui n’a pas été mentionné, ou très peu, pendant la campagne. […] Les Américains se demandent : « D’où ça sort ? ». »

« Le Colisée de la Rome antique, sans l’effusion de sang et les lions »

Pour l’ancien conseiller, Trump se plaît à créer le drame. « Il semble penser qu’il ne gagne que s’il domine la couverture médiatique, définit le scénario, fait avancer le récit et sort une ou deux surprises. » Rove se plaint du rôle des conseillers du président, qui se sont affrontés sur la question des droits de douane. « Le Bureau ovale et la salle à manger de Mar-a-Lago resteront des arènes où les conseillers, les membres du cabinet et les amis du président se disputeront les politiques et les procédures. C’est comme le Colisée de la Rome antique, sans l’effusion de sang et les lions, déplore-t-il. Il est clair que M. Trump croit davantage à la gouvernance par décret qu’à la législation. L’inconvénient majeur est que les futurs présidents peuvent annuler ses actions tout aussi rapidement par leurs propres décrets. »

Rove analyse aussi l’effet Trump dans les pays étrangers : ses attaques renforcent ses opposants ou affaiblissent ses alliés ! Au Canada, le Parti libéral de Justin Trudeau est relancé tandis que le parti conservateur australien voit ses sondages baisser. Ce qui pourrait également arriver à Donald Trump puisque des sondages vont être publiés à l’occasion des 100 jours de sa présidence.

« Cela n’aura pas d’importance pour les fans ardents de M. Trump. Pour eux, les huit dernières semaines ont été exaltantes. Mais dans le monde non-MAGA, qui comprend les indépendants et les républicains, le début du second mandat de M. Trump a été épuisant. Ils ne sont pas habitués à ce rythme, à cette confusion et à ce combat incessant », décrit-il. Avant de conclure en pointant la volonté du président d’être au centre de toutes les attentions : « La fille de Theodore Roosevelt disait que son père voulait être le mort à chaque enterrement et la mariée à chaque mariage. C’est également le cas de Donald Trump. Il n’est pas certain que l’Amérique le souhaite aussi. Mais nous savons qu’il ne changera pas. »

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