Décédé, ce jeudi, le président du Conseil constitutionnel repose désormais au cimetière de Pikine. Il a été inhumé hier. Auparavant, le Sénégal lui a rendu un ultime hommage en présence du Chef de l’Etat, du président de l’Assemblée nationale, des membres des cours et tribunaux sénégalais. Devant sa famille, ses proches, amis et collègues, le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye lui a rendu un hommage solennel. D’emblée, il est largement revenu sur le parcours de « l’homme qui a consacré l’essentiel de sa vie au droit, à la justice et à la République ».
« Au fond de ma pensée, les fortes recommandations qui furent celles de M. Mamadou Badio Camara sur les difficultés inhérentes à l’exercice du pouvoir »
La nation sénégalaise, dira t-il, qui vous a déjà exprimé sa reconnaissance, en vous élevant au grade de magistrat honoraire en qualité de Premier président de la Cour suprême, vous réitère toute sa gratitude républicaine. « Pour ma part, résonnent encore au fond de ma pensée, les fortes recommandations qui furent celles de M. Mamadou Badio Camara sur les difficultés inhérentes à l’exercice du pouvoir lors de la cérémonie de prestation de serment du président de la République ».
« Nous garderons de vous l’image d’un magistrat rigoureux, compétent, humble et à la parole mesurée »
Aussi, poursuit-il, « les générations de magistrats que vous avez formé à l’école de magistrature garderont les souvenirs de vos compétences pédagogiques reposant sur une rigueur intellectuelle sans commune mesure. Durant votre carrière, vous avez su susciter le respect et l’admiration de vos pairs et de toute la grande famille judiciaire. Nous garderons de vous l’image d’un magistrat rigoureux, compétent, humble et à la parole mesurée ». Au-delà des fonctions et des titres, le président de la République a salué la mémoire de l’homme que ses amis racontent comme étant bienveillant, discret, courtois, toujours à l’écoute.
« Durant votre carrière, vous avez su susciter le respect et l’admiration »
« M. Le président du conseil constitutionnel, vous avez vécu votre destin comme chacun d’entre nous le subira un jour. À ses épouses, enfants, proches et ceux qui ont partagé ses joies et porté ses combats, nous adressons nos pensées les plus sincères, notre affection et notre gratitude. Au nom de la République, de la grande famille judiciaire et de la nation sénégalaise, je voudrais présenter mes condoléances les plus attristées à toute votre famille. Qu’Allah le Tout Puissant vous réserve une place de choix dans son paradis céleste ».
Moustapha Niasse: « Je lui faisais une confiance totale. J’ai perdu un frère »
Venu rendre un dernier hommage « à son frère », l’ancien président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse n’a où se retenir. Moustapha Niasse, submergé par l’émotion, a fini par craquer après son témoignage sur ‘son grand petit frère »: « Beaucoup d’entre nous se demandent, sans doute pourquoi Moustapha Niasse? Cet homme était mon ami. Pendant des décennies, je l’appelais le grand petit frère. Quand j’étais malade entre février et mars, il était à Genève à cause d’une maladie aussi, nous sommes rentrés presque. En même temps. Nous nous voyons régulièrement : presque deux fois par mois. Je lui faisais une confiance totale et la réciprocité était vrai vis à vis de ma modeste personne. J’ai perdu un frère. Tout le monde connaissait nos relations, on était inséparable.
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