BURKINA – Ouagadougou montre la porte. Le porte-parole du gouvernement du Burkina Faso a confirmé ce lundi 23 janvier que Ouagadougou avait demandé le départ des troupes françaises basées dans le pays dans un délai d’un mois, mais Paris a répondu attendre des clarifications de la part du président de transition Ibrahim Traoré. Le Burkina héberge actuellement un contingent de près de 400 forces spéciales françaises : la force Sabre.
« Ce que nous dénonçons c’est l’accord qui permet aux forces françaises d’être présentes au Burkina Faso. Il ne s’agit pas de la fin des relations diplomatiques entre le Burkina Faso et la France », a déclaré lundi midi le porte-parole du gouvernement burkinabé, Jean-Emmanuel Ouédraogo, dans une interview sur la Radio-Télévision du Burkina (RTB).
« Les forces françaises sont basées à Ouagadougou sur la demande du Burkina Faso et de ses autorités. Cette dénonciation est dans l’ordre normal des choses, elle est prévue dans les termes de l’accord militaire », a-t-il poursuivi, indiquant que la procédure laissait « un mois à l’autre partie pour accéder à cette requête ».
Mais qu’est-ce que la force Sabre dont le Burkina veut le départ ?
Mission : éliminer les chefs des réseaux djihadistes
La force Sabre est un dispositif de Forces spéciales, ce qui induit que peu d’informations sont communiquées dessus. Comme le précise TV5 Monde, le commandement français des opérations spéciales a déployé à la fin des années 2000 au Burkina Faso environ 400 hommes hyper entraînés, venant de commandos de marine, de l’armée de l’air ou de l’armée de terre française. Ils sont spécialisés dans les missions les plus sensibles.
Ce groupe « très bien doté en particulier en matière de renseignement », précise le média, procède chaque année à une quarantaine de missions et est spécialisé dans l’élimination des grosses pointures des réseaux djihadistes. On lui doit les éliminations de Adnan Abou Walid al-Sahraoui, chef de l’EIGS (État islamique au Grand Sahara) tué en septembre 2021 et de Abdelmalek Droukdel, chef d’AQMI (Al Qaïda au Maghreb islamique) tué en juin 2020 au Mali, selon RFI.